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First national communication guinea
Autrefois objet de simple curiosité scientifique, le climat est devenu de nos jours un enjeu politico-économique mondial. L'augmentation dans le monde de la fréquence des évènements climatiques extrêmes aux conséquences socio-économiques graves poussent les Gouvernements à s'engager dans la lutte contre le réchauffement global que la communauté scientifique attribue principalement aux causes anthropiques productrices de gaz à effet de serre (GES). L’atmosphère est l’habitat naturel commun de l’humanité; toute perturbation de sa composition aura d'une manière ou d'une autre des répercussions sur l’homme et ses activités. Le réchauffement global dont les manifestations sont déjà visibles, selon de nombreux experts, provoquera la fusion des glaciers, une perturbation du régime des précipitations dans les régions tropicales et bien d’autres catastrophes. Il est donc indispensable dès maintenant de prendre autant que possible des mesures de préservation du système climatique et d’adaptation aux changements climatiques. Les activités de surveillance du climat en Guinée remontent au début du 20ème siècle. Depuis lors, les données collectées à travers le territoire national sont soigneusement archivées par la Météorologie Nationale. C’est tout naturellement donc que notre pays a participé aux activités du Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) et du Comité Intergouvernemental de négociation de la Convention-Cadre sur les Changements Climatiques. Son Excellence Monsieur le Président de la République a personnellement signé la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) au sommet de Rio en juin 1992. L’objectif ultime de cette convention est de «stabiliser les concentrations des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère à un niveau acceptable pour les écosystèmes naturels et qui permette la continuation normale du développement durable ». C’est dans ce cadre que la Guinée prend part à la «préservation du système climatique dans l’intérêt des générations présentes et futures, en fonction des responsabilités communes mais différenciées» selon ses moyens propres. C’est pourquoi, conformément aux articles 4 et 12 de la Convention, une assistance financière obtenue du FEM a permis la réalisation de cette première communication nationale du pays . La présente communication nationale sera suivie de l’évaluation des besoins en technologies et de l’élaboration d’un plan d’action national d’adaptation (PANA) aux changements climatiques. La mise à dispositions des ressources financières nécessaires, le transfert de technologies propres, par la communauté internationale en particulier par les pays développés parties restent les gages certains d’un développement durable et d’éradication de la pauvreté à court et moyen termes dans les pays en voie de développement. En tout état de cause, la Guinée, un des pays les moins avancés, tiendra ses engagements vis à vis de la Convention sur les changements climatiques ; il y va de l’intérêt de tous.
PANA Guinée
La République de Guinée, en tant que Pays Moins Avancés (PMA), a bénéficié d’une assistance financière du PNUD/FEM pour l’élaboration de son Plan d’Action National d’Adaptation (PANA) conformément à la Décision 28/COP.7 de la Conférence des Parties lors de sa 7ème Session en novembre 2001 relative à l’élaboration des Programmes d’Actions Nationaux d’Adaptation aux changements climatiques (PANA). CONTEXTE NATIONAL Présentation de la Guinée La Guinée est un pays côtier de l'Afrique de l'ouest. Elle est située entre 7°05' et 12°51' de latitude nord et 7°30' et 15°10 de longitude ouest. Elle est limitée à l'Est par la Côte d'Ivoire et le Mali, au Sud par le Libéria et la Sierra Leone, à l'Ouest par l'océan Atlantique et la Guinée Bissau et au Nord par le Sénégal et le Mali. Elle couvre une superficie de 245 857 km². Avec un taux de croissance démographique de 3,1&, sa population est estimée en 2006, à 9.765.125 habitants. La densité moyenne est de 40 habitants au km². Le PIB à prix constants en 2003 est de 5 590,09 milliards de GNF. Le taux réel de croissance du PIB est de 4,18& avec un taux d’inflation estimé à près de 40& en 2006. La Guinée est l’un des pays les plus arrosés de la sous-région ouest-africaine dont la plupart des pays sont tributaires de cours d’eau qui y prennent leur source. Elle comprend quatre régions naturelles correspondant chacune à un type de climat avec des particularités de température, de pluviométrie, de sol, de faune, de flore et de relief : la Guinée Maritime ou Basse Guinée, la Moyenne Guinée, la Haute Guinée et la Guinée Forestière. Le réseau hydrographique est inégalement reparti entre ces quatre zones. La Guinée jouit d'un climat tropical humide caractérisé par l'alternance de deux saisons de durées inégales : la saison sèche (novembre-avril) durant laquelle sévit l'harmattan et la saison pluvieuse (avril- octobre) régie par la mousson ouest-africaine. Il tombe, en moyenne, 1835 mm d'eau par an. La répartition de cette pluviométrie est inégale aussi bien dans l'espace que dans le temps. Pressions exercées sur l’environnement Les principales contraintes environnementales en Guinée sont les pratiques agricoles inappropriées, l’exploitation abusive et anarchique des ressources forestières et fauniques, l’exploitation minière à ciel ouvert, les feux de brousse, l’extrême pauvreté (53& de la population), la mauvaise gestion des déchets domestiques et industriels, la variabilité et les changements climatiques. Perturbations causées par la variabilité et les changements climatiques Les principales perturbations climatiques répertoriées sont la baisse de la pluviométrie, les sécheresses récurrentes depuis les années 1970, les inondations précoces et fréquentes (Kankan- 2001, Boké – 2003, Gaoual- 2005, etc.), les perturbations du régime pluviométrique. Elles sont à l’origine du tarissement des cours d’eau, de l’assèchement des sols, de la destruction du couvert végétal, de la baisse de la production agricole, de la recrudescence des maladies d’origine hydriques, particulièrement dans la partie nord du pays. CADRE DU PROGRAMME D’ADAPTATION Variabilité et changements climatiques observés et projetés Variabilité et changements climatiques observés : L’analyse des données pluviométriques de 1960 à 2004 montre une baisse quasi constante des précipitations à travers le pays et une augmentation de la température moyenne. Cette situation est plus marquée vers le nord du pays (Moyenne et Haute Guinée) Variabilités et changements climatiques projetés : Pour la période 2000-2100, il est attendu que les températures varieront de 0,3 à 4,8°C en Moyenne et Haute Guinée et de 0,2 à 3,9°C en Basse Guinée et en Guinée Forestière selon les sensibilités atmosphériques. L’élévation de température sera accompagnée de changements dans la répartition et le volume des précipitations sur l’étendue du territoire. Ces changements pourraient atteindre 36,4 & de la normale actuelle à partir de 2050 et 40,4& en 2100. Cette baisse drastique des précipitations aura des impacts importants sur les ressources en eau (eaux de surface et souterraines) et les principaux secteurs socioéconomiques du pays. L’élévation de la température de surface et du niveau de la mer aura pour conséquence la submersion des terres basses, la modification de la structure taxonomique, la destruction des infrastructures, la disparition ou la migration des espèces animales, la destruction d’une partie de la mangrove, l’intrusion saline, la pénurie d’eau potable, la perte de terres agricoles et des récoltes, les conflits sociaux, la prolifération de maladies. La sécheresse et la forte insolation occasionneront l’assèchement des terres, la dégradation des têtes de sources, l’assèchement des petits cours d’eau, des mares, l’étiage prononcé des grands cours d’eau, l’ensablement des lits des cours d’eau, la perte de la biodiversité, la perte du cheptel, la recrudescence des feux de brousse, l’élévation de l’évapotranspiration, la migration des populations, la famine, la prolifération de maladies d’origine hydrique, etc. Les inondations seront à l’origine de la destruction des infrastructures socio-économiques riveraines, des pertes en vies humaines, de biens, d’espèces animales et végétales, la prolifération des maladies hydriques, la destruction des cultures de bas-fonds et de plaines, l’inaccessibilité des zones de production, etc. La perturbation du régime pluviométrique aura pour conséquence la perturbation du calendrier agricole, les pertes de récoltes et de revenus, la perturbation du régime des cours d’eau, la famine, etc. Les pluies orageuses engendreront des pertes en vies humaines et en biens, le déracinement d’arbres (chablis), les éboulements de terre, etc. Relations PANA et programmes nationaux de développement PANA et SRP : Il existe une corrélation entre la pauvreté et la dégradation de l’environnement. En l’absence d’activités génératrices de revenus, les populations exploitent de façon anarchique les ressources naturelles. La dégradation accentuée de ces ressources aggrave l’état de pauvreté. Le PANA de la Guinée s’intègre ainsi dans la stratégie de réduction de la pauvreté. PANA et LPDA et LPDE : l’atteinte de la sécurité alimentaire, l’amélioration de la production agricole, la gestion durable des ressources naturelles, la protection de l’environnement, la promotion de l’intégration agriculture – élevage, sont autant d’objectifs de la LPDA et de la LPDE qui s’intègrent parfaitement à ceux du PANA. PANA et Politique forestière : les six principaux objectifs de la politique forestière intéressent à des degrés divers la mise en œuvre du PANA. PANA et PNAE : les objectifs prioritaires du PNAE à savoir l’amélioration du cadre de vie, la valorisation des ressources de la biodiversité, la prévention des risques environnementaux sont tous en adéquation avec le PANA. En conclusion, les principales activités préconisées dans le plan d’action national d’adaptation au changement climatique cadrent bien avec les stratégies et plans de développement du pays. Synergie entre PANA et AME L’élaboration du PANA de la Guinée a pris appui sur les importants documents produits dans le cadre de la mise en œuvre des conventions sur les Changements Climatiques, la biodiversité et la lutte contre la désertification. Cette approche a permis de capitaliser des expériences accumulées dans la mise en œuvre de ces conventions, de surmonter certaines contraintes et d’éviter le double emploi. \----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- PLAN D’ACTION NATIONAL D’ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES DE LA GUINEE vii \----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- PLAN D’ACTION NATIONAL D’ADAPTATION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES DE LA GUINEE viii Ainsi, les activités prioritaires identifiées dans le PANA traitent entre autres, de questions de biodiversité, de lutte contre la désertification et de changement climatique. Les activités PANA sont bien à l’intersection de ces trois conventions. But, objectifs et stratégies du PANA en Guinée Selon le guide d’élaboration du PANA, le but visé est de «définir les activités prioritaires à mettre en œuvre pour répondre aux besoins immédiats et aux préoccupations urgentes des groupes socioéconomiques en vue de leur adaptation aux effets néfastes des changements climatiques ». En fonction de ce but, par des consultations publiques, organisées dans tout le pays, avec la participation de tous les acteurs à la base, des options d’adaptation ont été répertoriées. Sur cette base des profils de projets ont été élaborés en utilisant des critères tels que l’aptitude à assurer l’adaptation aux changements climatiques et la cohérence avec les plans locaux de développement. Cette approche a permis de renforcer les capacités des différents partenaires à l’élaboration et à la mise en œuvre du PANA. La stratégie de mise en œuvre des activités prioritaires se base sur la participation effective des bénéficiaires (communautés locales), appuyés par des services techniques et des organisations non gouvernementales. Contraintes de mise en oeuvre des activités du PANA en Guinée Les contraintes que le pays pourrait rencontrer dans la mise en oeuvre des projets/activités prioritaires sont : les difficultés de mobilisation des ressources dues à la situation macro-économique difficile que traverse le pays, la faible capacité institutionnelle, contraintes naturelles, etc. Recensement des besoins essentiels en matière d’adaptation En Guinée, des pratiques locales de gestion des ressources naturelles existent dans toutes les régions, il s’agit de savoirs et savoir-faire traditionnels propres au patrimoine culturel des communautés dont certaines sont encore vivaces, tandis que d’autres sont en perdition, par l’effet de la modernité. Les consultations publiques, ont permis d’identifier par région naturelle, par ressource et par groupe socio-économique, plusieurs options d’adaptation regroupées en treize principales. L’analyse multicritère a permis de retenir les dix options suivantes pour l’élaboration des fiches de projets. - La promotion de l’agroforesterie, - La valorisation des connaissances et pratiques endogènes positives, - La promotion de technologies appropriées en matières d’adaptation, - La promotion de la gestion des feux et de la mise en défens, - La protection et la restauration des écosystèmes fragiles, - La promotion de l’information, de l’éducation et de la communication, - La promotion de l’aménagement et de la gestion intégrée de petits ouvrages hydrauliques, - La protection des zones de fraie, - La promotion de l’aménagement hydro-agricole des plaines et bas-fonds, - La promotion des activités génératrices de revenus Critères de sélection des activités prioritaires Pour choisir les options d’adaptation les plus pertinentes, une analyse multicritère a été faites sur la base de critères retenus et hiérarchisés lors des consultations publiques. - Aptitude à assurer l'adaptation aux changements climatiques, - Conditions locales pour la réalisation de l’option, - Préservation de l’environnement, - Impact socio-économique, - Cohérence avec les plans stratégiques locaux de développement, - Coût de réalisation de l’option, - Synergie avec les accords multilatéraux sur l’environnement.
PANLCD Guinée
La République de Guinée est située au Sud-ouest de l’Afrique Occidentale. Elle possède des sols riches et très variés et des écosystèmes renfermant une diversité biologique impressionnante. C'est un pays doté de potentialités agricoles considérables, de ressources minières et de capacités hydroélectriques importantes. Les Massifs du Fouta Djallon et la dorsale Guinéenne abritent les sources des plus importants cours d'eau Ouest africain. Cependant, malgré ses nombreuses potentialités, la Guinée se trouve confrontée depuis de nombreuses années, à l’instar de ses voisins sahéliens, à une dégradation croissante et accélérée de ses principales ressources naturelles. C’est la raison pour laquelle elle a signé en 1994 et ratifié en 1997, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (CCD).