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Diagnostic de l’état de dégradation des terres dans le Centre Ouest du Burkina Faso et évaluation des initiatives et pratiques correctives
La dégradation des terres (DT) est une problématique majeure à laquelle est confrontée l’ensemble des pays du Sahel. Relever le défi lié à la gestion durable des ressources naturelles passe par l’utilisation des bonnes pratiques de gestion durable des terres (GDT). Et c’est pour aider à relever ce défi que la présente étude, qui avait pour objectif de contribuer à juguler la dégradation des terres dans le Centre Ouest du Burkina Faso à travers une meilleure adoption des bonnes pratiques de GDT, a été menée. Comme méthodologie, deux enquêtes ont été effectuées : l’une au niveau des structures intervenant dans la lutte contre la DT et l’autre au niveau de paysans pilotes ayant bénéficié d’appui venant desdites structures. L’état de la DT a été fait à partir des bases de données d’occupation des terres. Les résultats obtenus ont montré un fort taux de DT, estimé à 46,33 % et à 45,75 % respectivement en 2002 et en 2012. La classe « moyennement dégradé » étant la plus représentée avec une moyenne de 45,42 % au cours de la décennie. Pour faire face à cette dégradation, une quinzaine de structures ont mené des actions de lutte, avec une enveloppe financière estimative de 345 milliards de FCFA. La fumure organique (80 %) est la pratique la plus vulgarisée au nord de la région, tandis que les diguettes en terre (93,33 %) sont plus fréquentes dans le sud. Les bonnes pratiques de GDT ont pu améliorer les différents paramètres agronomiques de production mais leur adoption est confrontée essentiellement à des contraintes matérielles et financières. Une adoption d’envergure de ces pratiques pourrait favoriser une meilleure gestion des ressources naturelles et asseoir les fondements d’un développement économique et social durable. Toutefois, une véritable prise de conscience des acteurs, assortie d’un accompagnement conséquent et coordonné, s’avère nécessaire.
Etude d’impacts technico - économiques à moyen terme de la conservation et de la restauration des sols dans la province du Kourwéogo au Burkina Faso : cas des cordons pierreux et de la fumure organique.
La conservation des eaux et des sols est un défi pour les états comme ceux du sahel, munis d’écosystèmes fragiles au regard de la sévérité des phénomènes climatiques extrêmes et de la pression foncière. Les pratiques pour une gestion durable des terres sont déployées par les acteurs pour pallier la dégradation des ressources naturelles en général et des terres en particulier. Notre étude s’est déroulée dans la province du Kourwéogo, au plateau central du Burkina Faso où le CILSS a appuyé un projet de restauration et de conservation de l’environnement de 2003 à 2006, à travers l’Association Tind Yalgré. L’objectif était de contribuer à l’analyse des impacts technico – économiques et sociaux à moyen terme des composantes cordons pierreux et fosses fumières du projet. Comme méthodologie, nous avons effectué des focus group avec 93 personnes dans les cinq villages d’intervention avant de faire des enquêtes auprès de 47 ménages et de réaliser des transect matérialisés sur Google earth. Les principaux résultats indiquent que techniquement, des pratiques ont été adoptées par les acteurs,
les ouvrages en place ont été entretenus et des techniques complémentaires ont été adoptées. Les ratios de superficie en cordons pierreux et du nombre de fosses fumières sont passés de 0,25 ha à 2,72 ha et de 1,08 à 1,77 fosses par ménage agricole. Au niveau économique des hausses moyennes de rendements de 454,2 kg/ha pour le mil et 461,7 kg/ha pour le sorgho ont été signalées, permettant de nourrir environ 2,5 personnes supplémentaires. Enfin au niveau social, des cultures de rente ont été introduites dans les sites et la soudure est absente dans 70 % des ménages enquêtés qui ont pu payer du matériel et des animaux. Néanmoins on assiste à une baisse de la pratique de la jachère, une augmentation des évènements climatiques violents, une insuffisance de traitement des parties amont des sites et de moyens matériels qui menacent les ouvrages et bloquent la poursuite des activités. Le suivi de la dégradation des terres en amont et des recherches sur la teneur en carbone des sols des parcelles traitées peuvent permettre une valorisation des réalisations dans le cadre des projets d’adaptation au changement climatique.
Étude des modes de gestion de la fertilité des sols sur les sites maraichers de la commune de Koubri -- Région du centre au Burkina Faso
A l’instar des autres sites du pays, les sites maraichers de Koubri sont des zones à forte intensité de production agricole malgré le contexte précaire d’accès aux facteurs de productions. Les exploitants produisent en toute saison pour satisfaire une forte demande des villes. Notre étude avait pour but d’apprécier les modes de gestion de la fertilité des sols afin de proposer des options qui contribuent à améliorer les revenus des producteurs. A travers une analyse des pratiques de gestion de cette fertilité, il s’agissait aussi de proposer des axes d’amélioration de ces pratiques. Pour atteindre ces objectifs, un diagnostic du milieu a été fait en s’appuyant sur une enquête auprès des producteurs et une exploration des sites par le biais d’un transect. Les résultats obtenus ont confirmé des pratiques différentes de celles vulgarisées : une absence totale de jachère (100% des producteurs enquêtés), une rotation pratiquée par 60% des producteurs mais orientée par le marché seul. Les fumures sont épandues à des doses faibles (en moyenne 1946kg/ha/an de fumure organique, des doses de NPK comprise entre 96 kg/ha et 328 kg/ha et des doses d’urée entre 59 kg/ha et 118kg/ha). A cela il s’ajoute un emploi inapproprié des pesticides qui n’est pas sans conséquences sur la faune du sol. Nous avons également fait l’état de perturbations récurrentes de la couche arable du sol (plus de 3 labours, 5 sarclages et plus de 5 binages pratiqués chaque saison, aux abords des retenues d’eau. Enfin, 51% des producteurs perçoivent la fertilité de leurs sols comme étant dégradées.
Pour que l’activité de maraichage améliore durablement le revenu des ménages, il est impératif de produire suivant les bonnes pratiques agricoles à savoir : apporter conséquemment la fumure organique au sol (15 à 30 t/ha/2ans) pour augmenter le niveau de fertilité, améliorer l’accessibilité aux engrais minéraux et suivre les bonnes pratiques d’utilisation des pesticides pour réduire les effets néfastes de l’utilisation des pesticides.
A terme une éducation relative à la dégradation des sols et aux changements climatiques permettra aux producteurs à mieux gérer leur capital.
Évaluation de la productivité des sols dans la zone périurbaine nord de l’agglomération de Ouagadougou au Burkina Faso
Au Burkina Faso, le secteur agricole occupe 90% de la population active avec environ 2,5 millions d’hectares. L’agriculture urbaine et périurbaine est une activité florissante dans les grands centres urbains du pays. Elle est une alternative contre l'insécurité alimentaire, le chômage et le sous-emploi. La culture maraichère constitue l’activité agricole la plus répandue de cette agriculture. Du fait de la demande croissante, les producteurs en zone urbaine et périurbaine ont adopté des systèmes de production agricole peu soucieux de la gestion de la fertilité des sols. La présente étude menée dans la zone périurbaine nord de l’agglomération de Ouagadougou au Burkina Faso avait objectif d’évaluer la productivité des sols selon les pratiques paysannes et d’évaluer des options de fertilisation des sols. A ce sujet, des investigations sur les modes de gestion de la fertilité ont été menées. Deux formules de fumures organiques et minérales en combinaison ont été appliquées pour chaque type de cultures : (i) 5T/ha de fumier + 150kg/ha de NPK et 50kg/ha d’urée et, 400kg/ha de NPK et 150kg/ha d’urée pour les cultures maraichères et (ii) 2T/ha de fumier + 150kg/ha de NPK et 50kg/ha d’urée et, pour les cultures céréalières, 2T/ha de fumier + 200kg de burkinaphosphate (BP) pour le sorgho et 300kg/ha de BP pour le maïs. Les pratiques paysannes ont constitué les 3èmes traitements. Les résultats des enquêtes socioéconomiques ont montré que les pratiques paysannes de gestion de la fertilité des sols sont caractérisées par de faibles apports en fumure organique (entre 0,5 et 2,5T/ha) et de forte utilisation de la fumure minérale pour tous les types de cultures étudiés. La majorité des exploitants excèdent les normes d’utilisation de NPK et d’urée surtout pour les cultures maraichères. Pour l’application des formules de fumures organiques et minérales, l’analyse statistique n’a pas révélé de différences significatives sur la croissance des plantes des deux types de cultures jusqu’au 45ème jour après semis. A ce niveau de l’étude, les régimes de fertilisation à doses modérées et accessibles proposés aux producteurs donnent des effets similaires aux pratiques paysannes à forte utilisation d’engrais et à faible apport de fumier.
Pertinence et place des approches techniques de gestion de la fertilité des sols des bas-fonds rizicoles de la Région du Centre-Est au Burkina Faso
La durabilité de la production rizicole dans les bas-fonds est inscrite comme une priorité pour la région du Centre-Est au Burkina Faso. En effet, les bonnes pratiques de gestion de la fertilité des bas-fonds permettent non seulement d’améliorer durablement la production pour la satisfaction des besoins alimentaires, mais aussi de rendre disponible les autres ressources pour les besoins divers. Notre étude sur la pertinence et la place des approches techniques de gestion de la fertilité des bas-fonds aménagés par le Programme Riz Pluvial (PRP) avait pour objectif principal d’étudier l’évolution de la fertilité des sols dans les bas-fonds de la région du Centre-Est. Pour mener à bien l’étude, plusieurs activités ont été conduites à savoir : l’évaluation de l’évolution des rendements depuis 2003, le diagnostic conduit dans le milieu à travers une enquête auprès des producteurs et des agents bas-fonds, les explorations et transect sur les bas-fonds échantillons. Les résultats obtenus ont confirmé une baisse progressive des rendements du riz dans les bas-fonds aménagés par le PRP où la fertilisation du riz est presqu’exclusivement minérale, avec des gaps rendement de 1,67t/ha 3,52t/ha, respectivement pour les grains (paddy) et la paille. Il est ressorti que les bas-fonds constituent un élément très important dans la recherche de la sécurité alimentaire par une affectation de 50,16% de la production à l’autoconsommation. Ils permettent en outre de lutter contre la pauvreté car favorisant la génération de richesses (47,68% de la production de riz vendue et 82,37% des revenus qui proviennent du secteur agriculture et élevage). Des possibilités d’amélioration durable de la fertilité des sols des bas-fonds existent: la pratique de la production sèche, l’élevage et l’agroforesterie. Cependant, il faudrait une véritable prise de conscience des acteurs.
Restauration de l’environnement et changements sociaux de genre
Ce travail s'inscrit dans le cadre d’une recherche plus large qui vise à cerner les changements et impacts induits par les activités de GRN effectuées au Sahel et plus précisément au Burkina Faso, Sénégal et Niger. La présente recherche tente de comprendre comment les changements écologiques agissent et interagissent sur l’organisation sociale dans son ensemble et plus particulièrement sur les relations de genre entretenues entre les hommes et les femmes. Il est important de mentionner, ici, que les programmes de lutte contre la désertification ont prioritairement travaillé avec les couches les plus vulnérables des zones d’intervention de par leur approche basée sur le food for work pour la plupart ; mais le niveau élevé de pénurie alimentaire a engendré parfois la participation des couches moins vulnérables. Les femmes ont majoritairement participé aux actions de réhabilitation de l’environnement en général du fait de leur présence quasi exclusive dans les villages sites, les bras valides masculins ayant migré vers des horizons plus cléments à la recherche du complément alimentaire. Elles ont, dans certains cas, bénéficié des terres récupérées…