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Caractérisation des systèmes de production agricole : cas des cultures du fonio et du sésame dans la commune rurale de Cinzana (Mali)
Le fonio et le sésame sont des cultures marginales au sein de l’agriculture malienne. Mais elles peuvent apporter des revenus significatifs et contribuer à la mise en valeur de terrains pauvres. La pratique de ces cultures est un défi pour les états comme ceux du Sahel, munis d’écosystèmes fragiles au regard de la sévérité des phénomènes climatiques extrêmes et de la pression foncière. Leurs caractéristiques agronomiques et socioéconomiques expliquent leur place de choix dans les systèmes de production de différents villages de la zone de moyens d’existence 7 « sorgho-mil en culture pluviale » définie par les travaux récents sur l’économie des ménages au Mali. Notre étude s’est déroulée dans la région de Ségou (centre du Mali), commune de Cinzana, où le programme Changement Climatique, Agriculture et Sécurité Alimentaire (CCASA) s’est mis à la recherche de solution pour permettre une meilleure production. L’objectif était de contribuer à l’amélioration des connaissances sur les systèmes de production du fonio et sésame en vue d’une amélioration des conditions de vie des producteurs. Comme méthodologie, nous avons effectué des pré-enquêtes avec les agents du CCASA avant les entretiens individuels auprès de 110 personnes dans les deux villages d’intervention (N’gakoro et Tongo). Dans le but de connaître les itinéraires techniques du fonio et sésame, quelques fiches techniques des variétés les plus cultivées de la zone ont été utilisées. Les résultats obtenus montrent que les principales raisons de la dégradation des sols sont liées à la déforestation (68% des enquêtés) et le changement climatique (12 %). Pour les pratiques de gestion des sols, l’ensemble des enquêtés pratiquent le labour, la jachère est inexistante, 100% des répondants font le billonnage, 78% utilisent les résidus de récoltes de différentes façons. Le compostage, l’assolement, l’agroforesterie et la haie vive sont également pratiqués. Le fonio et le sésame s’intègrent dans ces systèmes de production et contribuent aussi à leur durabilité. Au niveau social et économique, ces cultures permettent d’améliorer la sécurité alimentaire et les conditions de vie.
Diffusion des résultats de la recherche en milieu paysan pour la production de légumes-feuilles: cas des recherches sur le baobab (Adansonia digitata L.) dans les régions de Kolda et Sédhiou au Sénégal
Notre étude s’est déroulée dans les régions de Kolda et de Sédhiou au Sénégal où le CNRF/ISRA a introduit la technique des parcelles maraîchères de feuilles de baobab pour une amélioration de la productivité des terres. L’objectif était de tester la capacité des populations locales à accepter la technologie des planches maraîchères de baobab pour la production de feuilles fraîches en milieu rural pour une augmentation de la productivité des parcs à baobabs. Comme méthodologie, nous avons effectué des entretiens individuels avec les responsables du projet, ainsi qu’un focus groupe par site dans les huit villages d’intervention avant de faire des enquêtes auprès de 106 paysans. Les principaux résultats indiquent que sur le plan technique, la pratique est acceptable et faisable par les acteurs. Les parcelles en place ont été bien entretenues et la plupart d’entre elles ont commencé à être exploitées. Ainsi, le pourcentage de paysans à accepter dès le début la technique était de 65%. Ils sont désormais 97%. Les parcelles donnent l’équivalent en feuilles de 27,7 arbres contre seulement 4,4 arbres disponible actuellement par famille. Ce qui excède largement les besoins de la famille. Cependant, au plan des ressources, le manque d’eau en saison sèche apparaît comme une des plus importantes contraintes à l’adoption de la planche maraîchère de baobab. Enfin, un meilleur encadrement des paysans, notamment sur la gestion de la question de l’eau ainsi qu’une étude sur la rentabilité économique des parcelles permettrait son adoption à large échelle.
Evaluation de la vulnérabilité des sols à l’érosion hydrique dans la préfecture de Tandjoaré au Nord du TOGO à partir des images satellitaires
La dégradation des terres, particulièrement l’érosion hydrique est devenue un problème majeur dans les pays en développement ayant l’agriculture comme pilier de croissance économique. La recherche de solutions efficaces et durables à ce problème ne peut se faire sans l’identification et la cartographie des zones vulnérables. La télédétection et les SIG apparaissent donc comme un outil efficace pour y arriver. Cette étude a comme objectif la cartographie des sols vulnérables à l'érosion dans un souci de lutter contre l’érosion hydrique dans la préfecture de Tandjouaré au nord du Togo. Pour ce faire, une approche qualitative se basant sur une combinaison pondérée dans un SIG des différents facteurs de l’érosion a été utilisée. Il s’agit de : la topographie, le sol, occupation du sol, l’indice de végétation et de l’érosivité de la pluie. Trois classes de vulnérabilité ont été obtenues à s’avoir : faible, moyenne et forte. La validation des résultats a été faite par une enquête auprès des producteurs. L’évolution de la vulnérabilité des sols à l’érosion hydrique entre 2000 et 2015 montre une diminution des superficies où la vulnérabilité est faible et moyenne respectivement de 18,16% et 2,1%, une augmentation de la zone à vulnérabilité forte de 16,4%. Ceci est dû à l’accroissement démographique qui occasionne une diminution du couvert végétal et une augmentation des surfaces cultivées.
Incidences des inondations sur la mise en valeur de la plaine de Founkama dans la commune de Faranah (Guinée)
L’inondation de la plaine de 150 ha de Founkama et l’érosion des versants sont extrêmement préoccupantes. Les travaux de recherche se sont déroulés dans la commune urbaine de Faranah du 01 Juillet au 30 Novembre 2014 en République de Guinée. L'objectif général est d’identifier les alternatives à mettre à contribution pour réduire les effets d’inondation dans la plaine.
La méthodologie utilisée est basée sur des enquêtes individuelles semi structurées auprès de 80 exploitants, des services techniques et des personnes ressources, l’élaboration et l’interprétation des cartes d’occupation des terres de la préfecture de 1975-2000 et enfin l’évaluation des rendements du riz dans la plaine.
Les résultats montrent que les producteurs sont conscients de l’existence des inondations et érosions dans la plaine et ses versants (100%). Les aménagements identifiés sont vétustes et il n’existe aucun ouvrage antiérosif sur les versants. Les ouvrages antiérosifs appropriés pour réduire le ruissellement sont : les cordons pierreux, gabions, diguettes et mesures biologiques. Les exploitants n’ont ni de connaissance, ni d’organisation spécifique liée à la limitation de l’érosion et des inondations. Chez tous les producteurs il a été constaté une baisse drastique des rendements. Cela est surtout lié aux incidences. La mise en oeuvre des pratiques appropriées de gestion durable des terres renforce les capacités des exploitants dans la mise en valeur de la plaine et des versants.
Vérification de l’efficacité du calendrier cultural local de l’igname Dioscorea cayenensis L. (variété Krenglè) comme stratégie d’adaptation au changement climatique à Tétindougou en Côte d’Ivoire.
La variabilité et le changement climatique ont des effets néfastes sur la culture de l’igname tardive en Côte d’Ivoire. En réponse à ces effets, les producteurs agricoles adoptent des stratégies d’adaptation endogènes. La présente étude examine l’observation et la perception des producteurs de la variabilité, du changement climatique, ses impacts, les stratégies d’adaptation ainsi que l’efficacité du calendrier cultural local (pratique endogène) du Krenglè (de l'espèce Dioscorea cayenensis L.) dans le village de Tétindougou. A cet effet, les données d’observation de précipitations ont été soumises à l’analyse de la tendance et de la variabilité entre les périodes 1940-1968 et 1969-2000. Pour identifier les perceptions locales et les stratégies d’adaptation, des travaux en focus-groupes, des enquêtes individuelles ont été effectués auprès de 327 personnes. Les résultats obtenus indiquent une tendance à la baisse des cumuls pluviométriques, un changement du régime pluviométrique qui passe du bimodal avant 1968 à un régime à tendance monomodale de nos jours. Ces résultats sont également perçus par les populations locales. L’analyse des conditions de satisfaction des besoins en eau du Krenglè montre qu’en Mai l’efficacité du calendrier cultural endogène du Krenglè est faible en raison des changements observés sur le régime pluviométrique. Les producteurs gagneraient à planter en Juillet où l’efficacité du calendrier cultural est meilleure pour une production durable du Krenglè. Cependant, cette proposition de changement de date de plantation exige la prise en compte des contraintes socioculturelles importantes dont les célébrations des mariages en Juillet et en Août. Enfin, au regard des dysfonctionnements observés sur le régime pluviométrique, les populations ont exprimé de nouveaux besoins en matière d’adaptation dont la diversification agricole, l’intensification des cultures, la maîtrise et la gestion de l’eau.