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Convention des nations-unies sur la diversité biologique (cnudb) etat des lieux et perspectives pour l’afrique de l’ouest
En Afrique de l’Ouest, plus encore qu’ailleurs, des millions de personnes dépendent en grande partie des ressources naturelles locales, lesquelles ne cessent de se dégrader. Chaque année, plus de quatre millions d’hectares de forêts sont perdues en Afrique et 80& des forêts d’Afrique de l’Ouest ont disparu au cours du siècle dernier (FAO, 2010). 34 pays comme l’Angola, l'Éthiopie, le Gabon, le Mali, etc. perdent continuellement leur biodiversité (PNUE, 2008). En Afrique subsaharienne, l’érosion génétique s’accélère et les semences vivrières locales disparaissent à un rythme inquiétant (FAO, 2012). La dégradation des sols touche près de 500 millions de personnes en Afrique et les deux tiers des terres cultivables sont exposés à la dégradation. Quant à l’eau, la situation est tout aussi catastrophique. Introduction Dans sa première section, la fiche rappelle brièvement les principes et mandats de la CNUDB et ses deux Protocoles, Cartagena et Nagoya, puis présente ses organes. Dans la deuxième section, l’état de mise en œuvre de la CNUDB, sur les aspects spécifiques de l’agrodiversité et de la biosécurité, est présenté, au niveau de l’Afrique, puis de la sous-région Afrique de l’Ouest et enfin au niveau des pays ouest-africains. Jamais auparavant les zones humides et les masses d’eau de l’Afrique de l’Ouest n’avaient été aussi sollicitées. La superficie du lac Tchad, par exemple, est passée de 25 000 à 2 500 ha en quarante ans seulement. Toutes ces pressions directes sont aggravées par les changements climatiques, dont les effets seront d’autant plus néfastes que l’Afrique de l’Ouest est déjà vulnérable. La CNUDB et ses Protocoles additionnels de Nagoya et Cartagena, ont pour objectif la sauvegarde de la biodiversité, l’arrêt de l’érosion génétique et le partage juste et équitable des avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques. Toutefois, alors même que l’humanité traverse sa 6ème crise de biodiversité, l’objectif 2010 de la CBD - réduire le taux de perte de biodiversité - n’a pas été atteint et la déclinaison nationale des mesures de la CNUDB reste limitée en Afrique de l’Ouest
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La région ouest africaine notamment la zone sahélienne a connu depuis le début des années 1970, des perturbations climatiques importantes caractérisées par des périodes de sécheresse aggravées par de fortes pluies et des inondations dévastatrices. Ces perturbations climatiques ont grandement affecté les écosystèmes non seulement en Afrique mais aussi dans tous les autres continents. Cette problématique du changement climatique constitue une des préoccupations majeures du CILSS. C’est la raison pour laquelle, notre institution qui a capitalisé une riche expérience en matière de gestion des ressources naturelles et du suivi de l’environnement au Sahel et en Afrique de l’Ouest, a initié et mis en œuvre depuis 1975, d’importants programmes et projets qui prennent en compte la dimension environnementale. C’est dans ce cadre que s’inscrit le Projet d’intégration de l’adaptation aux changements climatiques dans les secteurs de l’agriculture et de l’eau en Afrique de l’Ouest (FFEM/CC). Ce projet, financé par le Fonds Français pour l’Environnement Mondial (FFEM), a pour objectif principal de renforcer les capacités des pays de l’Afrique de l’Ouest à faire face au changement climatique à travers, entre autres une plateforme de connaissances, des projets pilotes et des appuis aux formations sur le changement climatique. Ce newsletter n°2 du projet « Intégration de l’adaptation au changement climatique dans les secteurs de l’agriculture et de l’eau en Afrique de l’Ouest » présente quelques acquis couvrant la période de juin à décembre 2012. Des missions de terrains au Bénin et au Sénégal ont permis des contacts avec des acteurs potentiels et de visiter des aménagements orientant les appels à projets innovants en matière d’adaptation au changement climatique. Les activités du projet FFEM CC entrent donc dans la phase de croisière avec les subventions de projets terrain en année 2 et 3. Une mission au Burkina Faso a permis des réflexions sur des possibles voyages d’étude au profit des acteurs du développement du Niger et du Bénin. Les autres activités sont entre autres la conduite de recherche par la doctorante et le post-doctorant, l’alimentation de la plateforme CC-GDT, la communication externe au niveau national et international. Je vous invite à lire régulièrement cette lettre d’information qui va, pour le prochain numéro, s’étendre aux autres projets du CILSS sur ces thématiques et nous envoyer aussi vos contributions en vue d’un meilleur partage des connaissances sur le changement climatique au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Stratégies et mesures d’adaptation réussies en afrique de l’ouest traditions et innovations pour la gestion durable des terres
Déjà handicapés par une pression foncière croissante et une dégradation continue des terres, les producteurs ouest-africains font face à un défi supplémentaire : adapter leurs pratiques aux changements climatiques. En Afrique de l'Ouest, ces changements devraient se traduire par une augmentation du stress hydrique, l'extension des zones arides et, au bout du compte, une baisse des rendements agricoles (GIEC, 2013). Les rendements en céréales devraient baisser de 10 à 15& d’ici 2025, alors que 20& des populations sont déjà structurellement vulnérables et que les crises alimentaires sont régulières (CILSS, 2013). La situation est difficile, mais des techniques simples et efficaces peuvent être mises en œuvre pour adapter les pratiques agricoles. Cela signifie qu'avec peu de moyens, l'agriculteur peut être en mesure d'améliorer ses rendements, en conservant son capital naturel (le sol) et en tenant compte des évolutions futures du climat ouest-africain. Cela implique de tirer au mieux partie de l'eau agricole, en utilisant des techniques de collecte qui visent à maintenir le plus longtemps possible l'eau dans la parcelle. Cela implique également de réduire les effets de l'érosion causée par le vent ou les fortes pluies, en introduisant des barrières physiques dans les champs. Enfin, cela implique de mieux gérer les qualités physiques et chimiques des sols, afin de maintenir, voire restaurer, leur fertilité. Ces techniques doivent être mises en œuvre de manière complémentaire. Bien qu'ayant montré de très bons résultats à l'échelle de la parcelle, leur adoption à grande échelle reste un défi pour l’Afrique de l'Ouest. Les coûts de restauration des terres dégradés des pays de l’espace CILSS/CEDEAO sont à la hauteur du défi : ils s’élèveraient à 100 millions d’US$ par pays (CILSS, 2013)