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Ensuring peaceful livestock mobility
Mobile livestock production in the Sahel and West Africa is a way of life and a form of adaptation and resilience developed over thousands of years by pastoralists and agro-pastoralists to cope with the effects of desertification and climate change, and to make the best use of the vast expanses of arid and semi-arid regions. This livestock farming system makes it possible to seek complementarities with the agro-ecological zones of the southern savannah regions through the use of pasture and water. In this way, livestock farming helps to provide substantial income for the local population and ensure food security. The N’Djamena symposium in the Republic of Chad (May 2013) and the Nouakchott declaration in the Islamic Republic of Mauritania (October 2013) gave renewed interest to the livestock sector with the implementation of several regional initiatives such as PRAPS, PREDIP, PEPISAO financed respectively by the World Bank, the European Union and the Agence Française de Développement and coordinated by CILSS as well as others such as PACBAO, MOPSS, etc.
Les produits de capitalisation des expériences et acquis du PREDIP
Dans le cadre de la mise en œuvre du PREDIP, le CILSS a obtenu d’importants résultats et acquis. En vue d’assurer la capitalisation de ces acquis au bénéfice des acteurs du sous-secteur de l’élevage et du pastoralisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest, un échantillon de onze (11) expériences majeures et leçons apprises ont été tirées et documentées suivant l’approche de capitalisation au fil de l’eau. Ces expériences couvrent l’ensemble des thématiques traitées par le PREDIP (Service Régional d’Information Pastorale, dialogue et gouvernance de la transhumance transfrontalière, infrastructures et aménagements agropastoraux, santé animale). Chacune des fiches qui documente ces expériences comporte un résumé permettant au lecteur d’avoir un aperçu du contenu de l’expérience et de tirer les informations dont il a besoin. En plus de ces onze (11) fiches, deux (2) notes de capitalisation ont été produites. Pour leur valorisation, ces expériences et ces notes de capitalisation peuvent être mises à l’échelle. Elles viennent compléter la gamme des expériences déjà disponibles dans la promotion du sous-secteur de l’élevage. Pour approfondir ses connaissances, le lecteur pourrait lire le rapport complet « Expériences et enseignements du PREDIP ».
Module de formation sur le journalisme sensible aux conflits en lien avec les systèmes d'élevage mobiles en Afrique de l'Ouest et au Sahel
Depuis une vingtaine d'années, les systèmes d'élevage mobiles dans leur exercice font face à de nombreux défis, notamment les conflits entre agriculteurs et pasteurs et l'insécurité civile en Afrique de l'Ouest et au Sahel. Ces dernières décennies, des conflits initialement engendrés par la compétition autour des ressources naturelles, se sont progressivement transformés en des luttes de contrôle de terroirs entre groupes socioculturels et des revendications politico religieuses qui ont intensifié aussi bien le déplacement des animaux que des populations.
Au même moment nous observons que les médias - presse écrite, radio et audiovisuelle reportent le plus souvent les problématiques pastorales à la gestion des conflits fonciers agriculteurs-éleveurs et sur l'accès aux couloirs de transhumance. Les pasteurs et les ménages pastoraux sont donc le plus souvent décrits à lʼaune de cette conception générale dʼun élevage pastoral conçu
comme vulnérable face aux risques climatiques, environnementaux, sanitaires et terroristes, et
comme peu efficient dans le cadre des politiques de modernisation agricole.
Products for capitalizing on experiences and acquired knowledge of PREDIP
CILSS has achieved significant results and a great deal of experience through the PREDIP implementation. A sample of eleven (11) major experiments and lessons learnt have been drawn up and documented using the “ongoing capitalisation» approach, with a view to building on these achievements for the benefit of stakeholders in the livestock and pastoralism sub-sector in the Sahel and West Africa. The experiments cover all the themes addressed by PREDIP (i.e., regional pastoral information service, dialogue and governance on cross-border transhumance, agro-pastoral infrastructures and facilities, animal health). Each of the fact sheets documenting these experiments includes a short summary giving the reader an overview of the content of the experiment and enabling him or her to extract the information he or she needs. In addition to these eleven (11) sheets, two (2) capitalisation notes have been produced. These experiments and capitalisation notes can be scaled up for greater value. They complement the existing body of knowledge on the promotion of the livestock sub-sector. For more detailed information, the reader is kindly invited to read the full report entitled: «Experience gained and lessons learnt from PREDIP implementation».
Quels scénarii d’évolution pour les systèmes d’élevage mobiles à l’horizon 2040 ?
L’élevage sous toutes ses formes reste un pilier de l’économie et de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. Pourvoyeur d’emplois et de revenus pour de très nombreux acteurs des chaînes de valeur d’une part et de protéines animales et de sous-produits, d’autre part, il constitue un enjeu majeur pour la sécurité alimentaire, la nutrition et la résilience des populations. Les systèmes pastoraux et agro-pastoraux, fondés sur la mobilité du bétail pour faire face à la variabilité des ressources fourragères et à la disponibilité des ressources en eau, permettent à la région de valoriser d’immenses espaces semi arides, impropres à la culture, mais dotés d’une biodiversité très riche, que seuls les ruminants peuvent exploiter sur la base de systèmes extensifs. Cette mobilité induit de fortes interactions avec les espaces d’accueil (transferts de fertilité, traction animale, approvisionnement en produits animaux et en céréales dans les espaces frontaliers et les bassins de consommation des pays côtiers, etc.). Elle est aussi facteur de cohésion sociale entre les communautés. Aux côtés de ces formes d’élevage issues d’un important savoir-faire ancestral, fortement et constamment adapté au cours des dernières décennies, se sont développées différentes d’autres formes d’élevage dites « modernes » : élevage de ruminants sédentaires (ranch), élevages laitiers plus ou moins intensifs, mais aussi différents élevages à cycle court (volailles, porcs, lapins et d’autres espèces (escargot, d’abeille, etc.) notamment en zones périurbaines. Pour autant, la région reste fortement déficitaire en protéines animales et en aliments du bétail concentrés (maïs, soja) afin d’assurer l’alimentation des filières intensives et à cycles courts.
La croissance démographique et l’urbanisation induisent une forte augmentation de la consommation de produits animaux, en lien avec les changements d’habitudes alimentaires et l’amélioration des pouvoirs d’achat d’une frange croissante de la population. Les coûts de production des protéines fondés sur les systèmes intensifs restent peu compétitifs au regard des importations de produits souvent de bas de gamme, et au regard des systèmes traditionnels améliorés. Par ailleurs, cette croissance démographique affecte aussi le monde rural et induit une extension constante des surfaces cultivées, en l’absence de stratégies et pratiques massives d’intensification durable des systèmes agricoles. De son côté, le cheptel ruminant qui s’accroît régulièrement requiert des espaces de pâtures sans cesse croissants. Il en résulte une compétition accrue sur les ressources naturelles que les réformes des codes fonciers agro-pastoraux en cours arrivent rarement à réguler efficacement. Depuis quelques années, on assiste à une exacerbation des conflits d’usage des ressources, en partie réelle, et en partie liée à une amélioration de la connaissance (observatoires) et à la médiatisation. De nombreuses initiatives sont en cours pour tenter de pacifier les relations entre pasteurs et agriculteurs : déploiement de dispositifs à différentes échelles de dialogue, de prévention et de gestion des conflits, incluant le développement des infrastructures d’accueil des transhumants. Ces dispositifs s’inspirent de la réglementation de la CEDEAO sur la transhumance et cherchent à répondre à la montée des violences induites par une combinaison de facteurs : compétition sur les ressources accentuée par la variabilité et les changements climatiques, montée des conflits intercommunautaires, mauvaise gouvernance, insécurité liée au terrorisme et aux activités des groupes mafieux, etc.
Sécuriser la mobilité apaisée du bétail
Au Sahel et en Afrique de l’Ouest, l’élevage mobile est un mode de vie et une forme
d’adaptation et de résilience développée depuis des millénaires par les pasteurs et
agropasteurs pour faire face aux effets de la désertification et des changements climatiques, exploiter et valoriser au mieux les vastes étendues des régions arides et
semi-arides. Ce système d’élevage permet de rechercher des complémentarités avec
des zones agroécologiques des régions méridionales des savanes à travers l’exploitation du pâturage et de l’eau. Ainsi, l’élevage contribue à fournir des revenus substantiels aux populations et à assurer la sécurité alimentaire. Le colloque de N’Djamena en République du Tchad (mai 2013) et la déclaration de Nouakchott en République Islamique de Mauritanie (octobre 2013) ont donné un regain d’intérêt au secteur de l’élevage avec la mise en oeuvre de plusieurs initiatives régionales telles que le PRAPS, le PREDIP, le PEPISAO financées respectivement par la Banque Mondiale, l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement, et coordonnées par le CILSS ainsi que d’autres telles que le PACBAO, MOPSS, mis en œuvre respectivement par l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation (ARAA) de la CEDEAO, la SNV etc.