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Gestion des ressources Naturelles sur les systèmes de production dans les régions de Maradi, Tahoua, Tillabéry au Niger
Le secteur rural a toujours fait l’objet d’une attention particulière par les différents gouvernements, du fait de son poids dans l’économie et de l’importance de la population touchée. Le développement du secteur rural a constitué ainsi une des priorités majeures de l’Etat dans tous les plans de développement économique et social du pays même si les orientations stratégiques de ces politiques ont bien évidemment évolué dans le temps pour tenir compte du changement du cadre macro-économique et du contexte politique, socioéconomique et écologique. De l’Indépendance aux années 70, les domaines prioritaires d’action en ce qui concerne le développement rural étaient (1) le développement des cultures pluviales et vivrières, (2) le développement des cultures irriguées tels que le riz et le coton, (3) le développement des cultures d’exportation tels que l’arachide et le coton et (4) l’intensification de l’agriculture par la fourniture des semences sélectionnées. Cette période a été caractérisée par le poids prépondérant de l’agriculture dans l’économie. L’agriculture fournissait plus de 90 & de la valeur des exportations et constituait environ 70 & du PB. Cette période fut marquée également par l’émergence des premières entreprises publiques intervenant dans le secteur et par des subventions relativement importantes pour les services d’intrants, de crédit et des prix. De 1973 à 1982 ; l’Etat a opté pour une politique d'autosuffisance alimentaire consécutivement à la sécheresse de 1973 à 1974 et suite aux drames créés par les famines. La stratégie pour atteindre cet objectif d'autosuffisance alimentaire a consisté en la mise en œuvre des projets régionaux de productivité dans chaque département, de projets ayant une couverture nationale (semences, protection des cultures, statistiques agricoles...), la réalisation de nouveaux aménagements hydro - agricoles et la création d'un Institut National de Recherche Agricole (INRAN). Dans le domaine de l'Elevage, en plus de l'amélioration de la santé animale l'accent a été mis sur la reconstitution du cheptel décimé par la sécheresse de 1973, la formation et l'organisation des éleveurs. Mais cette décennie a été aussi marquée par le boom de l’uranium dont la contribution au budget de l’Etat dépassait les 20 milliards de francs CFA (non dévalués) dans les années fastes et représentait 80 & des exportations du pays. Mais malheureusement, une programmation économique basée sur des prévisions optimistes quant à l’évolution du marché de l’uranium, poussa les autorités de l’époque à s’endetter massivement dans un contexte de grandes liquidités générées par les pétrodollars et le crédit facile. Ceci est à la base des difficultés aujourd’hui à assurer le service de la dette contractée à cette époque. De 1982 à 1991, ces difficultés ont amené le Niger à solliciter le soutien du FMI et de la Banque Mondiale pour la mise en œuvre d’un programme économique et financier visant le rétablissement des grands équilibres macro - économiques. Mais la persistance des déséquilibres macro - économiques et de la sécheresse a abouti à une remise en cause des politiques antérieures et à des réflexions nationales sur les politiques sectorielles notamment : - Le séminaire national de Zinder sur les stratégies d'intervention en milieu rural tenu en 1982. - Le débat national sur la lutte contre la désertification en 1984 à Maradi. - Le débat national sur l'élevage en 1985 à Tahoua. - Le symposium sur le développement à la base tenu à Niamey en 1987. AMOUKOU Adamou Ibrahim, Université Abdou Moumouni, Faculté d’Agronomie, BP : 10 960- Niamey 5 La recherche de la responsabilisation des populations quant à leur devenir et la promotion du développement endogène sont proposées pour sortir de la crise. La période a été caractérisée par la réorientation des programmes et projets en cours (on parle plus de projets de gestion des terroirs, d’approche participative et de pluridisciplinarité), le développement des opérations dites micro - réalisations plus maîtrisables par les populations, la reconnaissance des stratégies propres des producteurs, le désengagement brutal de l'état du secteur productif, la liquidation de la CNCA, seul organisme national de crédit agricole… La décennie 1990 marque la rupture avec le système de planification dirigiste (libéralisation du secteur des coopératives par exemple) des actions de développement et l’avènement de la gestion démocratique de l'Etat. Les réflexions engagées à travers les débats nationaux ont conduit à l'élaboration des principes directeurs pour une politique de développement rural pour le Niger, document de politique agricole en vigueur dont les principaux axes sont: - la gestion intégrée des ressources naturelles ; - l’organisation du monde rural, la responsabilisation des populations et la modification du rôle de l'Etat; - l’intensification et la diversification des productions; - les politiques d'accompagnement (crédit rural, fiscalité...) ; - l’élaboration du code rural et la promulgation en 1993 de la loi portant sur les principes de son orientation. Le code rural vise à sécuriser les opérateurs ruraux par la reconnaissance de leur droit sur les ressources naturelles qu'ils exploitent. - la sécurité alimentaire dont le concept est plus large que celui de l’autosuffisance alimentaire. Au Niger, la sécurité alimentaire repose principalement sur la production nationale. Une étude de la Banque Mondiale sur la stratégie de sécurité alimentaire pour le Niger révèle à cet effet que, pour la période 1987 - 1992, 91,8& des aliments consommés au Niger provenaient de la production nationale ; 6,3& des importations commerciales et 1,9& de l'aide alimentaire. Par conséquent, les systèmes de production agricole occupent une place centrale dans le dispositif national de sécurité alimentaire au Niger. Ainsi, depuis les années 80-90, pratiquement dans tout le pays, on a vu des projets du type gestion de ressources naturelles avec parfois des spécificités selon l’agence d’exécution et les zones d’intervention. Ces projets dits de GRN ont eu chacun un objectif prioritaire, celui de l’amélioration de la productivité agricole et les revenus des populations à travers divers types actions.