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DEUXIEME COMMUNICATION NATIONALE DE LA REPUBLIQUE DU BENIN SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Pays francophone de l’Afrique de l’Ouest, la république du Bénin est située entre les latitudes 6°30’ et 12°30’ Nord et les longitudes 1° et 3°40’ Est, avec une superficie de 114.763 km². Administrativement, le Bénin compte actuellement douze (12) départements subdivisés en 77 Communes suite à l’avènement de la décentralisation en 1999. Sur le plan de l’environnement physique, le Bénin a un relief peu accidenté, marqué par cinq (05) principaux ensembles géomorphologiques, à savoir : la plaine côtière sablonneuse, les plateaux sédimentaires du Continental Terminal, la pénéplaine cristalline, la chaîne de l’Atacora et la plaine de Gourma. Du point de vue du climat, on passe progressivement du Nord au Sud, d’un climat tropical continental caractérisé, par la succession dans l’année, d’une seule saison sèche et d’une seule saison des pluies, à un climat du type subéquatorial où se distinguent deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches, en passant par un climat de transition qui régit le centre du pays. A l’échelle de l’année, les précipitations moyennes oscillent entre 700 mm (extrême Nord) à 1500 mm (extrême Sud-Est), tandis que les températures de l’air varient en moyenne autour de 27,2 °C, avec des maxima absolues pouvant dépasser 45°C au Nord. Il convient de souligner que, depuis deux décennies environ, les régimes pluviométriques caractérisant les climats du Bénin, connaissent des fluctuations parfois très marquées au cœur des saisons. Par ailleurs, l’analyse de la variabilité interannuelle, établie sur les 60 dernières années, révèle que les années 1977 et 1983 ont été particulièrement marquées par une sécheresse climatique à grand impact agricole tandis que les années 1962, 1968, 1988, 1997, 1998 et 2010 ont enregistré des cas de fortes inondations. Les ressources en eau du Bénin comprennent les eaux de surface et les eaux souterraines. Les ressources en eau superficielles sont réparties sur six (6) bassins versants regroupés en quatre (4) grands ensembles hydrographiques que sont : les ensembles hydrographiques du Niger, de l’Ouémé – Yéwa, de la Volta et du Mono-Couffo. Le potentiel annuel d’eau de surface du Bénin est évalué à 13 milliards 106 millions de m3. Les ressources en eau souterraines englobent deux grands ensembles hydrogéologiques, à savoir, les aquifères discontinus de la région de socle et les aquifères continus des régions sédimentaires, couvrant respectivement 80 & et 20 & de la superficie totale du Bénin. La recharge annuelle totale des différents aquifères est estimée à 1,87 milliards de m3 d’eau. A propos des sols, on en distingue cinq principales catégories, à savoir : les sols ferrallitiques (7 à 10 & de la superficie du pays), les sols ferrugineux tropicaux ( 82& de la superficie totale du pays, MAEP, 2002), les sols minéraux bruts, peu évolués et développés sur des matériaux durs (socle granitogneissique, schiste, etc.), les sols hydromorphes, qui se retrouvent dans le delta de l’Ouémé, en bordure du fleuve Niger, de la Pendjari et dans les vallées du Mono et du Couffo, et les vertisols ou terres noires, se trouvant généralement dans la dépression de la Lama. Il convient de noter que, la majeure partie des sols du Bénin sont en dégradation sous l’action conjuguée des facteurs physiques (érosion) et anthropiques (destruction de la végétation, pratiques agricoles peu adaptées). En matière de ressources biologiques, les principales formations forestières rencontrées au Bénin sont essentiellement les forêts claires et savanes arborées (au centre et au nord), et les forêts denses semi-décidues et décidues (au sud). L’espace forestier est subdivisé en domaine protégé et en domaine classé regroupant deux réserves (869.867 ha), trois zones cynégétiques (443.679 ha), quarante six (46) forêts classées (1.302.863 ha), sept Périmètres de reboisement (Pr). La faune est assez diversifiée et renferme plusieurs espèces de mammifères, de reptiles, d’oiseaux et d’invertébrés. En ce qui concerne la situation socio-économique et démographique, le Bénin est un pays en développement dont l’économie, reposant essentiellement sur les deux secteurs primaire et tertiaire, reste marquée par une fluctuation du Produit Intérieur Brut (PIB) variant de 2 à 6& au cours de la période 1990 à 2010. Néanmoins, avec les efforts de redressement économique amorcé depuis 2006, le PIB a connu une évolution progressive, passant de 3,8& en 2006 à 5,3& en 17Deuxième communication nationale de la République du Bénin sur les changements climatiques 18 Deuxième communication nationale de la République du Bénin sur les changements climatiques 2008 (niveau le plus élevé depuis 2001). En dépit des efforts consentis par le Bénin, le PIB du pays demeure en dessous du taux minimum de 7& requis pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ce qui évoque que le pays a de nombreux défis à relever dans le cadre des diverses stratégies de réduction de la pauvreté touchant 40,3& de la population béninoise en 2006/2007 (INSAE). Le secteur agricole a contribué au PIB à hauteur de 33,1& en 1995 à 34,9& en 2000 et a progressivement diminué jusqu’à atteindre 32,6 en 2008. Il est dominé par le coton, principale culture de rente, aux côtés duquel émergent d’autres cultures de rente comme l’ananas et les noix d’anacarde. Les cultures vivrières les plus importantes sont le maïs, le manioc et le sorgho. L’élevage, encore marqué par les pratiques traditionnelles, porte essentiellement sur les bovins, les caprins, les porcins et la volaille. L’effectif des animaux d’élevage est estimé en 2007 à 1.857 000 bovins, 2.216.000 petits ruminants, 327 000 porcins et 14.500.000 volailles (PrSA, 2007). Le tissu industriel du pays, dominé par l’industrie alimentaire, l’industrie textile et la cimenterie, reste faible et n’occupe que 10 & de la population active. L’agro-industrie notamment l’égrenage de coton, est la branche de ce secteur la plus développée (60& des industries). Le commerce (surtout les échanges avec le Nigéria) et le transport vers les pays voisins sont de loin les activités dominantes du secteur tertiaire. Au plan démographique, la population du Bénin est passée de 4.915.555 habitants en 1992 à 6.769.914 hbts en 2002 avec une densité moyenne de 59 hbt/km² (rGPh, 2002). Le rythme annuel moyen de croissance démographique de 3,25&. Selon les projections de l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique. (INSAE), environ 60 & des Béninois habiteront en ville en 2025 et, pour la majorité, dans la région littorale représentant moins de 10 & du territoire. Cette forte concentration humaine dans les centres urbains du littoral accentuera les déséquilibres structurels déjà très prononcés et des dysfonctionnements défavorables à un développement harmonieux du territoire. En matière d’éducation et de formation, il est à signaler que le Taux Brut de Scolarisation (TBS) était estimé à 94& en 2005, avec un indice de parité filles/garçons de 80&. Sur le plan de la santé, les statistiques indiquent une amélioration sensible de la qualité des soins au cours de la période 20032005. Les défis à relever concernent notamment la réduction des taux encore élevés de mortalité maternelle, de mortalité néonatale et de létalité du paludisme (taux d’incidence du paludisme de l’ordre de 14,3& en 2008 au plan national). Du point de vue de l’environnement politique, juridique et institutionnel, plusieurs instruments et outils sous forme de politiques, stratégies, programmes et plans, définissent les priorités d’action, les normes et les mécanismes en matière de protection et de gestion de l’environnement. En outre, le Bénin a ratifié un certain nombre d’instruments juridiques internationaux témoignant de l’adhésion du pays aux préoccupations de la communauté internationale en matière de développement durable. Toutefois, en dépit de l’existence des structures étatiques investies de la mission de gestion durable de l’environnement, le paysage institutionnel du pays et les capacités devront être renforcés au regard des enjeux et défis des changements climatiques.