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Burkina : programme d'action nationale de lutte contre la désertification
L'adoption en 1994 de la "Convention des Nations Unies sur la lutte Contre la Désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique", a été saluée par le Burkina Faso en son temps. Non pas que l'adoption de cette Convention constituât une panacée contre la désertification et la sécheresse, mais parce qu'elle marquait enfin la prise de conscience de la communauté internationale de l'ampleur des conséquences néfastes de ces deux fléaux, en même temps qu'elle traduisait la volonté commune internationale d'y faire face de manière concertée et solidaire. C'est à cet égard que cette convention est pour nous burkinabé, à la fois un point de départ et un aboutissement : − un point de départ parce qu'elle constitue une nouvelle approche du problème de la désertification et de ses causes ; − un aboutissement parce qu'il a fallu déployer d'énormes efforts de sensibilisation et de réalisation d'actions concrètes à un niveau national d'abord, pour prouver que la désertification n'était pas une fatalité et au niveau international ensuite pour emporter l'adhésion à l'idée que seule l'action en synergie des membres de la communauté internationale peut permettre d'obtenir les résultats escomptés nécessaires à la protection et à la préservation durable de l'environnement.
First national communication burkina faso
Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé de l'Afrique de l'Ouest d'une superficie de 274 000 km2 . Sa population est estimée à 10,32 millions d'habitants avec une densité moyenne de 37,6 habitants au km2; selon l'enquête démographique de 1996. Le pays est baigné dans un climat tropical sec peu clément de type soudanien. La pluviométrie est très capricieuse et décroît du Sud-Ouest au Nord. La température y connaît de grandes variations saisonnières et de fortes amplitudes diurnes surtout dans les régions Nord du pays. Le réseau hydrographique du Burkina Faso présente cependant un chevelu assez dense mais non navigable. Les caractéristiques socio-écologiques du Burkina Faso sont définies en fonction du milieu physique, de la population et des systèmes d'exploitation des ressources naturelles. Ainsi, cinq régions socioécologiques caractérisent le pays; le Sahel, l'Est, le Centre, l'Ouest et le Sud-Ouest. Ces caractéristiques influencent naturellement l'économie du pays, dominée par le secteur agricole et le secteur tertiaire. L'agriculture contribue pour 60& des exportations totales. En dépit du fait qu'elle occupe plus de 80& de la population, cette activité demeure arriérée et largement tributaire de la pluviométrie. La Lettre de Politique de Développement Agricole adoptée par le pays devrait permettre de surmonter certaines difficultés rencontrées par les populations à travers une sécurité alimentaire, une amélioration des revenus, une diversification de la production agricole et une meilleure conservation des ressources naturelles. Le secteur commercial est le domaine privilégié des activités informelles, donc difficile à maîtriser. Il occupe une partie importante de la population non alphabétisée limitant son essor et sa prospérité. Les produits d'exportation sont peu variés et concernent le coton, les produits vivriers et divers tels que les céréales et tubercules, l'arachide, le karité, le sésame, les fruits et légumes et les produits d'élevage. Les autres activités du secteur primaire (élevage, foresterie), du secteur secondaire (industries et mines) et du secteur tertiaire (transport) sont relativement peu développées et moins organisées. Cette situation est aggravée par une faible couverture sanitaire et un taux de scolarisation assez bas ; ce qui explique la position du Burkina Faso au sein des pays pauvres. Les températures sont assez élevées de mars à septembre. La disparition progressive de la végétation pour des raisons multiples (obtention de terre de culture, besoin énergétique et de bien être, pratiques agricoles rudimentaires) ne favorise guère une exploitation durable des ressources naturelles. La dégradation du couvert végétal accentue la fragilité du sol et facilite l'apparition d'une croûte de surface qui empêche l'humidification du sol et diminue par la même occasion la repousse de la végétation ligneuse ou herbacée. Les facteurs humains déterminants sont plutôt caractérisés par une densité démographique très irrégulière, avec un taux de croissance moyen de 2,38 &. Une importante migration tant intérieure (vers les zones sous-exploitées), qu'extérieure (vers les pays voisins) est assez notoire. Elle constitue un souci majeur dans la mesure où elle provoque une dégradation progressive des écosystèmes fragiles et engendre la fuite des bras valides vers l'étranger. La situation nationale en matière de soins médicaux, d'état nutritionnel, d'analphabétisme et de création d'emplois est préoccupante ; d'où la classification du pays au sein des pays les moins avancés. Le secteur primaire domine largement l'économie nationale. Malheureusement, il est de type traditionnel et occupe moins du tiers des surfaces cultivables avec très peu de produits de rente compétitifs sur le marché international pour dégager une marge financière de sécurité.
Programme National d'Adaptation au CC (Burkina Faso)
Au cours des deux dernières décennies, le Burkina Faso a beaucoup souffert des effets adverses du climat. Les plus importants parmi ces chocs climatiques sont les sécheresses dues à l’insuffisance pluviométrique et sa répartition inégale, les inondations provenant des fortes pluies exceptionnelles, les vagues de chaleur et les nappes de poussières intenses. La persistance des changements climatiques induira inéluctablement une augmentation de la fréquence et de l’ampleur des phénomènes climatiques extrêmes ; leur répercussion en terme d’impacts sera préjudiciable à certains secteurs et aux couches socio-professionnelles aux moyens limités. Le pays étant potentiellement vulnérable aux chocs climatiques projetés, une préparation pour y faire face s’impose naturellement. C’est dans ce contexte qu’il a procédé à une évaluation approfondie de sa vulnérabilité aux changements et à la variabilité climatique en vue de l’élaboration d’un Programme d’Action National d’Adaptation permettant de faire face aux changements climatiques (PANA). Les annexes 5, 6 et 7 présentent un aperçu des matrices de sensibilité des moyens d’existence à la variabilité et aux changements climatiques qui ont servi de base pour la définition des hypothèses dans cette étude. Dans le contexte du PANA, il convient de préciser les deux termes importants que sont la vulnérabilité et l’adaptation. La vulnérabilité est définie comme la susceptibilité d’un système naturel ou humain à être affecté par les effets négatifs du changement, de la variabilité ou des extrêmes climatiques. L’adaptation se réfère à tout ajustement dans les systèmes naturels ou dans les activités humaines, en réponse aux impacts réels ou prévus du changement climatique, ajustement permettant d’en atténuer les effets néfastes ou d’en exploiter les opportunités bénéfiques. Elle traduit en conséquence, la capacité d’une personne, d’une communauté ou d’un milieu naturel à anticiper, à résister ou à s’adapter aux impacts négatifs du climat ou à se remettre de ces impacts. L’adaptation, qu’elle soit anticipative (prise avant que les impacts initiaux aient eu lieu) ou réactionnelle (conçue et mise en oeuvre en réponse aux impacts initiaux) permet de réduire la vulnérabilité au changement climatique du système ou du secteur considéré. Le PANA étant une disposition qui permet au pays d’anticiper et d’atténuer les impacts néfastes du climat, dans le court terme, sur les secteurs de développement ainsi que sur les couches vulnérables les plus exposés, son élaboration a suivi un processus participatif impliquant différents acteurs (décideurs, experts, techniciens, producteurs, communautés, etc.). L’objectif recherché est d’identifier les actions prioritaires fondées sur les besoins urgents et immédiats d’adaptation des populations vulnérables. Le contenu du présent document expose ainsi le programme d’adaptation du pays. Il rappelle les caractéristiques essentielles de celui-ci, les principales pressions exercées sur l’environnement et la manière dont les changements climatiques perturbent les processus biophysiques. Il décrit également le cadre du programme d’adaptation, dresse la liste des besoins essentiels en matière d’adaptation, précise les critères de sélection des actions prioritaires d’adaptation, propose une liste hiérarchisée de douze actions prioritaires et en établit des fiches de projet pour leur mise en œuvre. Il se termine sur un rappel du processus adopté pour l’élaboration du programme d’adaptation du pays aux changements et à la variabilité climatiques.