En Afrique de l’Ouest, la demande en tubercules d’igname va augmenter et atteindra 60 millions de tonnes en 2020, contre une production actuelle estimée à 30 millions de tonnes. Cette augmentation se fera au détriment des ressources végétales naturelles puisque la culture de l’igname est principalement pratiquée en système traditionnel extensif, sur de vieilles jachères, et sans fertilisation. Cette étude a été conduite à Djékanou, au Centre de la Côte d’Ivoire, en vue de proposer un mode de gestion de la fertilité des sols sous culture d’igname, via l’entretien du statut organo minéral par le parcage nocturne des bovins. Le dispositif expérimental était constitué de jachères naturelles, et de jachères soumises à un parcage nocturne de bovins durant 4 et 12 mois. L’effet du parcage nocturne et de sa durée sur la fertilité du sol, et la croissance de la matière sèche totale de deux variétés d’igname ont été évalués. Les résultats ont montré que le parcage nocturne durant 12 mois a permis de maintenir un niveau de fertilité du sol élevé après le premier cycle cultural d’igname, contrairement au parc de 4 mois sur lequel seul K+a un niveau élevé. La production de matière sèche de la variété C18 de l’espèce D. alata, n’a pas été différente, entre la jachère naturelle et la parcelle soumise à un parcage nocturne de 4 mois pendant la phase d’initiation du tubercule au cours du deuxième cycle cultural. Par contre, les productions de matières sèches aérienne et souterraine de la variété TDr 98/02565 de D. rotundata, à 75 JAS, ont été respectivement plus importantes avec les parcs de 4 et 12 mois. Aussi, nous suggérons un parcage durant 12 mois avant la mise en place du premier cycle cultural d’igname.