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Restoration de l'environemment et changement sociaux de genres
Ce travail s'inscrit dans le cadre d’une recherche plus large qui vise à cerner les changements et impacts induits par les activités de GRN effectuées au Sahel et plus précisément au Burkina Faso, Sénégal et Niger. La présente recherche tente de comprendre comment les changements écologiques agissent et interagissent sur l’organisation sociale dans son ensemble et plus particulièrement sur les relations de genre entretenues entre les hommes et les femmes. Il est important de mentionner, ici, que les programmes de lutte contre la désertification ont prioritairement travaillé avec les couches les plus vulnérables des zones d’intervention de par leur approche basée sur le food for work pour la plupart ; mais le niveau élevé de pénurie alimentaire a engendré parfois la participation des couches moins vulnérables. Les femmes ont majoritairement participé aux actions de réhabilitation de l’environnement en général du fait de leur présence quasi exclusive dans les villages sites, les bras valides masculins ayant migré vers des horizons plus cléments à la recherche du complément alimentaire. Elles ont, dans certains cas, bénéficié des terres récupérées… De nombreuses mutations sociales sont engendrées directement du fait de la mise en œuvre des actions de GRN ou indirectement du fait de la stratégie ou démarche utilisée, par les intervenants. Les objectifs assignés à ces projets/programmes convergent généralement vers une amélioration de l’autosuffisance alimentaire à travers la restauration/conservation des sols et la réhabilitation de l’environnement dans une démarche qui se veut « participative » impliquant la population dans la réalisation des actions pour leur prise en charge progressive. Dans un tel contexte, les enjeux genre devront être perçus d’abord en terme d’accès et de contrôle des ressources naturelles qui ici sont au centre des relations sociales puisqu’ils sont facteurs et sources de déséquilibre dans les rapports que les différents groupes entretiennent entre eux. Aussi, la présente étude tentera de cerner les transformations sociales qui sont engendrées suite aux changements écologiques. L’approche adoptée fera le point sur : - sur les transformations socioéconomiques engendrées par les sécheresses consécutives sur la base des documents et des entretiens effectués avec les populations des zones cibles et, - en second lieu de la recherche sur les mutations actuellement observables, en terme d’impact des projets/programmes d’environnement. Les objectifs de ce travail devront nous permettre de déceler les changements sociaux significatifs en matière de genre. Les considérations de genre étant transversales, la nécessité d’embrasser large s’impose, car il est difficile à priori de définir les domaines sensibles à une transformation genre suite à une action d’environnement. Cette recherche se focalisera dans un premier temps sur les questions liées au système de production et aux RN, puis s’étendra aux questions plus spécifiques des activités non agricoles, de la migration et de la vie quotidienne dans la sphère familiale : - Les évolutions dans les deux systèmes de production qui caractérisent l’économie rurale à savoir, le système de production agricole et le système de production pastorale. Ce qui suppose une analyse des structures familiales au sein desquelles s’organisent ces activités, tout en étant regardant sur leur niveau de vulnérabilité ; une attention particulière sera portée sur les relations hommes femmes intra ménage et communautaires : nouveaux rôles des femmes et des hommes dans le travail, dans la planification des activités agricoles et/ou pastorales et dans les investissements. Les changements dans la gestion de l’alimentation (dans la nutrition et dans la santé des membres du ménage) seront aussi pris en compte ; 4 \- les évolutions et les tendances significatives dans la disponibilité et l’accès aux RN (terres de culture, terres de pâturage, eau, végétation, faune) et dans la dynamique sociale qui accompagne leur accès en terme de gestion sociale des ressources communes seront concernées. - Dans certaines communautés l’exercice de droits exclusifs sur les terres récupérées est accompagné de remises en cause et de revendications incessantes… Il est important de comprendre comment d’autres communautés arrivent, par contre, à gérer de façon plus équitable ou plus légitimée, ces nouveaux enjeux autour des RN. - Les évolutions des aménagements en terme d’entretien et de diffusion des techniques et pratiques de gestion. Les facteurs déterminants de l’adoption des techniques et les raisons socioéconomiques qui les sous-tendent. - Les évolutions des autres activités et sources de revenus des membres des differents ménages en relation avec les impacts des actions de lutte contre la désertification ; les femmes, les jeunes et les ménages plus vulnérables seront spécifiquement ciblés. - Les évolutions dans l’infrastructure et dans l’habitat et les évolutions des rôles féminins à l’intérieur de cette nouvelle configuration spatiale du foyer. - Les évolutions dans le capital social, vu sous l’angle genre en terme de capacité des femmes, des jeunes et des plus vulnérables à participer à la gestion des institutions locales existantes ou nouvelles pour mieux gérer les ressources nouvelles - Les évolutions dans les mouvements de populations en terme de durée et de lieu de migration ; les évolutions des revenus générés et surtout celles des sommes envoyées par les migrants à leurs familles sont à prendre en compte.