Recherche
2 items
Changement climatique et sécurité alimentaire impacts et vulnérabilité des populations rurales et urbaines
Le tableau est sombre pour la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest, du fait des impacts attendus des changements climatiques. On y anticipe en effet l’augmentation de l’intensité des évènements climatiques extrêmes, des sécheresses et du stress hydrique, un réchauffement des eaux diminuant la production halieutique, une aridification des terres et des modifications de la répartition des maladies vectorielles animales et humaines (GIEC, 2013). Ces effets sont renforcés par une importante dégradation des terres et des ressources naturelles par les activités humaines. Malgré une augmentation possible des précipitations dans certaines régions, les conditions de vulnérabilité environnementale, économique et politique, placent l’Afrique de l’Ouest en situation délicate. Cette région est notamment vulnérable par sa dépendance au secteur agricole, la faiblesse des revenus et la variabilité déjà importante de son climat. Ainsi, les cultures en Afrique de l’Ouest sont déjà touchées par les sécheresses et l’épuisement des ressources en eau. Les ennemis des cultures, maladies et ravageurs, sont fréquents, et le cheptel est touché par des épizooties régulières. Les pâturages produisent rarement suffisamment de fourrage. Les populations sont dépendantes des marchés et subissent donc les variations des prix locaux et mondiaux des aliments. Le régime alimentaire des populations est généralement faible en protéines animales, parfois en légumes. Selon les systèmes agraires, certaines spécificités se dégagent en termes de vulnérabilité, comme par exemple : Des risques d’inondations importants en système irrigué ; La faiblesse des investissements en matière d’adaptation dans les systèmes agraires à base de tubercules/céréales ; L’enclavement, la forte dégradation des terres et l’ensablement des mares dans les systèmes agro-pastoraux sur base de mil et sorgho ; Le tarissement des points d'eau, les feux de brousse, des conflits et des termes de l’échange bétail-céréales défavorables aux éleveurs en système pastoral ; Des pénuries d’eau potable dans les zones urbaines et péri-urbaines. Des pratiques d’adaptation réussies existent cependant. Certaines d’entre elles sont présentées dans une fiche dédiée.
Changements climatiques impacts sur l’eau et l’agriculture en afrique de l’ouest
Les changements climatiques se manifesteront sur toutes les composantes du cycle de l’eau, comme par exemple, la quantité et la distribution des précipitations, la fréquence et la durée des sécheresses, ainsi que l’évaporation et le bilan hydrique à la parcelle. La mousson africaine, qui rythme la vie des 300 millions d’Africains de l’Ouest, devrait se modifier : la variabilité interannuelle des précipitations liées à cette mousson devrait augmenter, tout comme l’occurrence des précipitations extrêmes. Les activités agricoles seront plus ou moins fortement affectées par ces changements, en fonction des zones agroécologiques et des spéculations. Dans tous les cas, différents travaux estiment que le ruissellement moyen et la recharge des nappes baisseront ; que la concurrence pour l’eau sera exacerbée suite à des demandes croissantes pour d’autres usages comme la production d’hydro-électricité. Les travaux menés par le Programme international de recherche sur la mousson africaine (AMMA) établissent sans ambiguïté que la variabilité spatio-temporelle excessive des précipitations est un réel frein à la production agricole. Les sociétés devront s’adapter. Néanmoins, il convient de ne pas sousestimer la complexité de l’approche. Ainsi les plans d’irrigation sont à raisonner avec l’ensemble des acteurs et utilisateurs d’un territoire, voire d’autres pays, placés en aval des prélèvements pour l’eau d’irrigation. De nombreuses techniques, et leurs variantes locales, existent pour faire face à l’aléa hydrique. Elles visent en général à accroître la production, tout en minimisant sa dépendance aux intrants et en limitant les impacts négatifs sur l’environnement, et leur vulnérabilité. Ces techniques incluent la gestion conservatoire de l'eau, de la biomasse et de la fertilité des sols.