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Changement climatique réponses des etats de l’afrique de l’ouest
La Convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (CCNUCC) propose aux Pays en voie de développement (PVD) des outils pour évaluer leurs vulnérabilités aux changements climatiques, planifier et mettre en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation. Parmi ceux-ci, les Plans d’actions nationaux d’adaptation (PANA) et les Communications nationales sont les principaux qui concernent l’Afrique de l'Ouest. Les PANA identifient des actions urgentes d’adaptation à proposer au financement de la communauté internationale, sur la base d’un processus participatif d’analyse des vulnérabilités présentes et à venir, d’identification de mesures d’adaptation existantes ou à créer et de hiérarchisation des priorités d’action. Les Communications nationales font l’état des lieux des sources d’émissions et des puits de Gaz à effet de serre (GES), ainsi que de la vulnérabilité du pays au regard des changements climatiques et identifient des pistes d’adaptation et d’atténuation à mettre en œuvre. Tous les Pays les moins avancés (PMA) de l’espace CILSS/CEDEAO ont élaboré au moins un PANA ou une Communication nationale, la plupart ont élaboré les deux. Cependant, l’action des pays ouest-africains ne se limite pas à ces cadres onusiens. De nombreuses politiques nationales, surtout celles concernant le développement rural et l’agriculture, intègrent depuis plus d’une décennie le paramètre changement climatique et programment des actions spécifiques à l’adaptation. Dans le cas du Burkina Faso, il s’agit notamment du Programme d’action national de lutte contre la désertification (PAN-LCD), traitant de la prévention et la gestion des aléas climatiques, du Programme national d’investissement agricole (PNIA), dont un des axes concerne la gestion durable des terres et du Programme national du secteur rural (PNSR), qui englobe le PNIA et prévoit l’adaptation des ressources forestières et agricoles et l’amélioration des connaissances en termes de vulnérabilité et d’adaptation. Au Niger, le PAN-LCD identifie le climat comme premier facteur de désertification et se focalise sur l’analyse et le suivi des changements climatiques. Le PNIA vise la réduction de la dépendance des systèmes de production aux aléas climatiques et l’initiative 3-N (« Les nigériens nourrissent les nigériens »), qui reprend en grande partie le PNIA, cite l’adaptation comme l’un des cinq défis à relever pour la sécurité alimentaire.
Climate change responses from west african states
The United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCCC) offers the developing countries some tools to evaluate their vulnerabilities to climate changes, to plan and to implement adaptation and mitigation policies and measures. Among them, National Action Plans for Adaptation (NAPAs) and National Communications are of particular importance, especially for West Africa. NAPAs identify urgent adaptation actions to be supported by international climate finance, after a participatory process aiming at identifying present and future vulnerabilities, as well as existing or innovative adaptation measures, and hierarchizing priorities. National Communications present national inventories of Greenhouse Gases (GHG) emissions and removals, as well as countries’ vulnerabilities in terms of climate changes, thus identifying adaptation and mitigation policies and measures. All Least Developed Countries (LDCs) of the CILSS/ECOWAS area have developed at least a NAPA or a National Communication; most have developed these two documents. However, the action of the West African countries is not limited to these tools. For over a decade, many national policies, particularly those relating to rural development and agriculture, have taken climate change into account and have planned specific actions on adaptation. In the case of Burkina-Faso, these include the National Action Programme to Combat Desertification (PAN-LCD), dealing with the prevention and management of climate hazards, the National Agriculture Investment Programme (PNIA) which addresses sustainable management of land, and the National Programme for the Rural Sector (PNSR), which includes the PNIA and provides for the adaptation of forest and agricultural resources, and the improvement of knowledge in terms of vulnerability and adaptation. In Niger, the PAN-LCD identifies climate as the first driver of desertification and focuses on the analysis and monitoring of climate changes. The PNIA aims at reducing the dependence of farming systems to climate hazards and the 3-N initiative ("Nigeriens feed Nigeriens"), which largely relies on the PNIA, quotes adaptation as one of the five challenges to food security.
Convention des nations-unies sur la lutte contre la désertification (cnulcd) etat des lieux et perspectives pour l’afrique de l’ouest
Entrée en vigueur en 1996, la CNULCD est conçue pour « mettre en place un partenariat mondial visant à enrayer et à prévenir la désertification et la dégradation des terres et à atténuer les effets de la sècheresse dans les zones touchées, afin de concourir à la réduction de la pauvreté et au respect durable de l’environnement ». Rassemblant à la fois des pays « touchés » en tout ou partie par la désertification et la dégradation des terres, et des pays développés censés apporter un appui aux pays touchés, la CNULCD a peiné depuis sa création à rassembler la volonté politique et les financements nécessaires à sa mise en œuvre. Mais, près de 20 ans après son entrée en vigueur, la CNULCD se relance avec l’adoption de la Stratégie décennale (2008-2018) de lutte contre la dégradation des terres et la désertification. Cette orientation récente est une nécessité en Afrique de l’Ouest, où le secteur agricole, qui représente 35& du PIB et occupe une très large partie de la population active, est handicapé par la dégradation des sols et la désertification, phénomènes exacerbés par des changements climatiques déjà très perceptibles et une forte pression démographique. Les enjeux-clefs de la CNULCD pour l’Afrique, notamment l’Afrique de l’Ouest, sont clairs : Introduction La dégradation des terres et la désertification constituent des contraintes majeures au développement économique et social. Conscients de cela, les dirigeants africains, latinoaméricains et méditerranéens ont créé la Convention des Nations-Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD, UNCDD en anglais). Il faut augmenter très fortement les financements pour la Gestion durable des terres (GDT), afin de changer d’échelle : au moins deux milliards d’US$ seraient nécessaires pour gérer durablement les terres des 17 pays CILSS/CEDEAO. Ceci implique notamment le financement des Cadres stratégiques d’investissement nationaux (CSIN) pour la GDT ; Il faut opérationnaliser le Mécanisme mondial et, comme le souligne la Stratégie décennale, « identifier des sources et des mécanismes de financements novateurs, notamment auprès du secteur privé » ; Il faut explorer la mise en place d’un mécanisme de « zero land net degradation », visant à compenser les terres dégradées par la quantité de terres restaurées et arriver à l’équilibre. Ce mécanisme permettra de restaurer les terres dégradées et assurer des bénéfices en termes de lutte contre la dégradation et la désertification, de protection de la biodiversité, d’atténuation/adaptation aux changements climatiques et de sécurité alimentaire ; Il faut opérationnaliser l’organe subsidiaire qu’est l’interface politique/science (ISP) récemment créé.
Désertification et changements climatiques réponses institutionnelles et actions régionales
Marquées par les grandes sécheresses du Sahel, les institutions ouest-africaines ont pris en compte dès les années 1970, la lutte contre la désertification et la protection des ressources naturelles dans leurs documents de politiques. Plus récemment, les enjeux liés à l’adaptation au changement climatique et, en corollaire, l’adaptation de l’agriculture et le maintien de la sécurité alimentaire, commencent à être intégrés au niveau sousrégional. Nombre d‘institutions d’intégration politique et/ou économique, ont ainsi défini des programmes stratégiques ou adopté des instruments juridiques afin d’intégrer les questions d’environnement dans leurs actions. Il n’est d’ailleurs pas toujours facile de se retrouver entre ces différents programmes et instruments juridiques, les institutions régionales et sous-régionales étant nombreuses et se chevauchant fréquemment, que ce soit sur le plan géographique ou le plan thématique. Introduction Dans la première section de cette fiche sont présentés les politiques et stratégies sur l’environnement et l’agriculture mis en œuvre sur le continent africain et en Afrique de l’Ouest, par diverses institutions : Union africaine (UA), Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE), Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). Quoi qu’il en soit, malgré les difficultés de coordination et de lisibilité de ces programmes au niveau régional ou sousrégional, leur foisonnement témoigne de la montée en puissance récente des thématiques environnementales et de leur aspect transversal, elles qui étaient encore traitées isolément, lors du Sommet de la terre en 2000, comme un des huit Objectifs mondiaux pour l’environnement (OMD). Enfin, au-delà des paroles, les institutions régionales et sous-régionales, ainsi que leurs Etats membres, ont pu passer aux actes et mettre en œuvre dès le début des années 2000 de vastes actions de terrain : lutte contre la désertification et la dégradation des terres, gestion durable des terres et des eaux, reboisement, etc. Seules trois actions de terrain récentes sont présentés dans cette fiche, mais la liste est beaucoup plus longue. Ceci démontre de façon concrète que le pilier environnement du développement durable est devenu une préoccupation majeure des pays ouest-africains
Mitigation of climate change funding in west africa
Although they are low emitters, West African countries are invited, like all Parties to the UNFCCC, to reduce their Greenhouse Gases (GHGs) emissions, according to their national capacities and circumstances. Mitigation in developing countries is promoted by the UNFCCC with three tools: Nationally Appropriate Mitigation Actions (NAMAs), Clean Development Mechanism (CDM), and Intended Nationally Determined Contributions (INDCs). NAMAs are voluntary for developing countries and can cover a variety of sectors: energy, transport, forestry, etc. They are published by the UNFCCC, with the objective to attract funding from the international community. However, so far, they are no specific guidelines neither dedicated funding. Up to now, only 15 countries have submitted NAMAs to the UNFCCC, and among them, Mali is the only one from the CILSS/ECOWAS area. The CDM allows developed countries to meet part of their commitments by financing emission reduction projects in developing countries. Many limitations explain that these projects have benefited little to Africa: carbon price fluctuations, complexity of the procedures, high transaction costs, complicated rules for reforestation, etc. Finally, the concept of INDC is very recent and it is not yet clear how these contributions will be supported. The opportunities offered by the UNFCCC for financing adaptation and mitigation actions are tenuous: the target of 100 billion US$/year by 2020 is not credible in the absence of short-term financing and the Green Climate Fund, key element of the financial mechanism of the UNFCCC, is still not operational. However, outside of the UNFCCC, fundings are available for mitigation, especially in the agriculture and forest sectors: Forest Carbon Partnership Facility (FCPF), Forest Investment Programme (FIP), Global Alliance against Climate Change (GCCA), International Climate Initiative of Germany (ICI), and Japan Initiative for Fast-Start Actions. In the short term, the West African countries could better benefit from the CDM, by advocating for its adaptation to their national circumstances, as well as from the NAMAs, by requesting the development of guidelines and dedicated funding. In the medium and long term, in the absence of tangible prospects under the UNFCCC, the integration of mitigation-related goals in the "traditional" projects of donors would probably remain the most obvious opportunity to finance the mitigation in West Africa.
United nations convention to combat desertification (UNCCD) : State of play and perspectives for west africa
UNCCD took effect in 1996 and was conceived of "to forge a global partnership to reverse and prevent desertification/land degradation and to mitigate the effects of drought in affected areas in order to support poverty reduction and environmental sustainability." Bringing together at the same time countries affected in whole or in part by desertification and land degradation, and developed countries expected to support the affected countries, the UNCCD has struggled since its creation to mobilise the necessary political will and funding. But, nearly 20 years on, the UNCCD has reset itself with the adoption of a 10-year Strategy (2008-2018) to combat land degradation and desertification. This recent change of tack is sorely needed in West Africa, where the agricultural sector accounts for 35& of GDP and occupies a very extensive part of the working population. It is handicapped by poor soils and the encroaching desert. These phenomena are exacerbated by already very perceptible changes to the climate and powerful demographic pressures. The key issues of UNCCD for Africa, in particular West Africa, are clear: Introduction Land degradation and desertification are major constraints to economic and social development. Inspired by that realisation, African, Latin American, and Mediterranean leaders called into being the UN Convention to Combat Desertification (UNCCD). Translation: Peter Gaechter, SOS Sahel Sharply increased funding for sustainable land management (SLM) is essential in order to scale up: at least 2 billion US$ would be necessary to manage land sustainably in the 17 CILSS/CEDEAO countries ; The Global Mechanism should be implemented and, as underlined in the 10year Strategy, “the sources and mechanisms of innovative funding, in particular from the private sector should be identified ”; The implementation of a scheme of Zero Net Land Degradation should be explored, which aims at compensating degraded land by an equal quantity of restored land and to achieve a balance. Indeed, this scheme would allow degraded land to be restored and contribute to combating degradation and desertification, the protection of biodiversity, reducing climate change, and improving adaptation to it, as well as, obviously, food security; The recent process of setting up a subsidiary body, the Science-Policy Interface (SPI), requires it to become quickly more operational and to work on strategic investment frameworks in SLM.