35ème Journée du CILSS : 12 Septembre 2020 Les effets de la Pandémie à COVID-19 sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l'Ouest et les efforts d'adaptation du CILSS pour la production de l'information.
Face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle récurrente qui affecte les populations sahéliennes et ouest-africaines, les Etats et leurs partenaires au développement ont mis en place des dispositifs de suivi de la situation alimentaire. Malheureusement, ces dispositifs n’utilisaient pas les mêmes approches méthodologiques, ce qui a souvent conduit à des résultats difficilement comparables et parfois même contradictoires. Conscients de cette situation et de la nécessité de lui trouver une solution appropriée, le CILSS, les Etats membres et les partenaires ont initié le « Cadre Harmonisé d’identification et d’analyse des zones à risque et des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest».
Ainsi, au-delà de sa valeur scientifique, cet atlas a pour but d’inciter à l’action et à la mobilisation pour la protection des ressources naturelles de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel. Nous invitons donc chacun — scientifiques, étudiants, enseignants, planificateurs, gestionnaires de projets de développement ou de recherche, décideurs nationaux, régionaux et locaux, bailleurs de fonds, responsables et membres des organisations de la société civile, et visiteurs de la région — à tirer le meilleur parti de cet ouvrage.
Depuis une vingtaine d'années, les systèmes d'élevage mobiles dans leur exercice font face à de nombreux défis, notamment les conflits entre agriculteurs et pasteurs et l'insécurité civile en Afrique de l'Ouest et au Sahel. Ces dernières décennies, des conflits initialement engendrés par la compétition autour des ressources naturelles, se sont progressivement transformés en des luttes de contrôle de terroirs entre groupes socioculturels et des revendications politico religieuses qui ont intensifié aussi bien le déplacement des animaux que des populations.
Au même moment nous observons que les médias - presse écrite, radio et audiovisuelle reportent le plus souvent les problématiques pastorales à la gestion des conflits fonciers agriculteurs-éleveurs et sur l'accès aux couloirs de transhumance. Les pasteurs et les ménages pastoraux sont donc le plus souvent décrits à lʼaune de cette conception générale dʼun élevage pastoral conçu
comme vulnérable face aux risques climatiques, environnementaux, sanitaires et terroristes, et
comme peu efficient dans le cadre des politiques de modernisation agricole.